Crossing, Crainhem puis Mouscron : Stéphane Fernandes Medeiros a fait du chemin pour arriver chez les pros
Le nouvel analyste vidéo de Mouscron a fait un énorme pas en avant dans sa carrière.
- Publié le 09-11-2021 à 17h49
- Mis à jour le 09-11-2021 à 17h50
Ceux qui aiment le football amateurs bruxellois ou brabançon ont sûrement dû croiser la route de Stéphane Fernandes Medeiros, véritable mordu du ballon rond. Passé par le staff du Crossing Schaerbeek avant l’arrivée de Philippe Wayenbergh puis parti à Crainhem (P4) en tant que T1, l’homme a fait son petit bonhomme de chemin et vient d’atterrir dans le staff de Mouscron en D1B.
Ce fan de Benfica qui file sur ses 35 balais fait le point sur son parcours. Un parcours qui force le respect voire l’admiration. Entretien.
Stéphane, quels sont vos acquis dans le milieu ?
"J’ai commencé à me former en 2013 et j’ai en ma possession mes Brevets C et B, mon UEFA B et mon UEFA A en ce qui concerne le coaching. J’ai également mon diplôme de détection de talents et celui d’analyste vidéo. J’ai suivi toutes ces formations à l’ACFF, organisme dans lequel je donne ces formations actuellement. On peut dire que la boucle est bouclée (rires). Donner cours est quelque chose que j’apprécie. L’UEFA Pro est le seul diplôme qu’il me reste à faire."
Vous êtes ultra-formé ! Pourquoi avoir fait autant de choses ?
"Je suis un vrai fan de football et j’adore apprendre. Enrichir mes connaissances, c’est un peu l’histoire de ma vie (rires). Et puis, j’avais toujours cette envie de réussir à me frayer un chemin jusqu’au monde professionnel. Il faut du temps et énormément d’envie pour y parvenir. J’ai également dû faire beaucoup de concessions pour mettre un pied dans ce milieu pro."
Beaucoup de gens se posent la question : faut-il avoir fait du foot pour percer dans le milieu ?
"J’avais cette blessure mentale de ne pas avoir pu jouer à un bon niveau. Je jouais avec les amis dans la rue, rien de plus, mais ce sport m’avait toujours attiré. Je savais que je ne serais jamais joueur mais entraîneur pourquoi pas… J’ai d’abord voulu me former comme coach pour avoir de bonnes bases avant de faire d’autres formations supplémentaires. Après, il faut rester réaliste, il y a tellement de gens qui veulent y arriver mais les places sont tellement chères."
Vous êtes maintenant à Mouscron en tant qu’analyste. Comment avez-vous fait pour rejoindre les Hurlus ?
"J’ai su via des collèges de l’ACFF que le club cherchait un analyste vidéo. J’ai postulé et le courant est vite passé avec Philippe Brutsaert et José Jeunechamps. Pour le moment, je travaille pour Mouscron à raison de deux jours par semaine. Je prépare les séquences à montrer aux joueurs concernant l’adversaire du week-end et j’assiste au jour de match."
Vivre du football dans le monde pro. Était-ce un rêve ?
"Il y a dix ans, j’aurais définitivement dit "oui". Maintenant, la situation est différente. J’ai une femme et des enfants, je ne peux pas faire ce que je veux. J’aimerais bien mais je ne ferai pas n’importe quoi à n’importe quel prix. Je le ferai en bon père de famille."
Votre première fut une pleine réussite avec cette victoire contre Deinze. Expliquez-nous comment cela s’est passé ?
"J’avais préparé plusieurs séquences sur Deinze. Avant de les présenter au groupe, j’ai d’abord fait le point avec le coach et nous avons retravaillé certaines choses. Puis tout s’est bien passé. J’étais motivé, les joueurs concentrés et tout a été compris et assimilé. Je n’étais pas stressé car c’est un exercice que j’aime réaliser."
Pensez-vous avoir une part de responsabilité dans cette victoire ?
"Je n’aime pas me jeter des fleurs. Je vais dire que je me sens responsable de cette victoire au même titre que les autres membres du staff. J’ai apporté ma pierre à l’édifice tout simplement pour construire ce succès."
Faut-il avoir, tout comme vous, autant de cordes à son arc pour y parvenir ?
"C’est un avis personnel mais je pense que les profils qui sont tournés vers l’informatique ont une chance sans pour autant avoir ce bagage technique axé football."
Vous avez un doctorat en informatique et vous vous êtes également lancés dans les datas, non ?
"C’est exact. J’ai fait huit ans d’études à l’université et je suis actuellement informaticien. Je viens de terminer, il y a peu, mon Master en Big Data et c’est un domaine très intéressant et très important dans le monde du football. J’ai fait des lectures data/foot qui étaient intéressantes et qui m’ont fait prendre conscience qu’il y avait des choses à faire. On va résumer qu’on ne peut plus passer à côté de ça actuellement. J’ai un UEFA A et je suis dans le milieu informatique. Je pense que cette combinaison peut-être un fameux atout."
Connaissez-vous mieux le football grâce aux datas ?
"Je ne vais pas dire ça mais je pense plutôt comprendre le foot d’une autre façon. On se rend compte de plusieurs aspects. On a peut-être un meilleur jugement sur certaines situations. Je vais finir en disant que cela amène plusieurs points de réflexion."